Les Auris - Tome 1 by Tome 1

Auteur:Tome 1 [1, Tome]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Éditions AdA
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

Je me pris la tête à deux mains et criai. Les flammes avaient disparu, et mon agonie aux griffes du chien avait cessé. Seuls les souvenirs restaient. Mais j’avais quand même crié. Quand je finis par me rappeler que j’étais dans une chambre dans la maison de Ranen, et non sur Sho’ful, je plaquai une main contre ma bouche.

Un cauchemar. Alors maintenant, même mes rêves n’étaient plus un refuge.

Je tournai frénétiquement la tête de gauche à droite à la recherche de Malik. Il n’était pas là. Je prêtai l’oreille pour entendre des pas devant ma porte, car on avait sûrement entendu crier, mais personne ne vint.

Je déplaçai ma main de ma bouche pour la placer derrière mon cou humide. La chambre était trop sombre, et je détestais cela. Je ne voulais plus jamais vivre dans l’obscurité. Je me penchai sur le côté de mon lit et tâtonnai pour trouver la lampe de chevet.

Une précieuse lumière inonda ma chambre. Je passai les bras autour de ma taille et me tint fortement pour maîtriser les spasmes qui envahissaient mon corps. La sueur qui coulait sur ma peau la refroidit. La chair de poule me fit dresser les cheveux sur la tête.

« Je ne suis pas sur Sho’ful. Je ne suis pas sur Sho’ful. » Je dus le répéter au moins 20 fois avant que mon pouls ne se stabilise et que ma respiration redevienne normale. Pourtant, ce cauchemar avait l’air si réel. Je pouvais encore sentir les dents du chien pressant mon cou, les flammes qui avaient brûlé...

J’arrachai les couvertures qui me recouvraient et passai les jambes par-dessus le bord du lit.

Je ne pouvais plus retourner vers les Mamoods, je le savais maintenant. Mais je n’avais pas le courage de faire ce que je devrais probablement faire. J’allais laisser l’univers brûler, car je ne deviendrais pas le savoureux petit casse-croûte d’un dieu à l’ego démesuré. Mais si je ne me sacrifiais pas, cela signifiait que j’avais un destin à accomplir. Bien sûr, les détails restaient un peu flous, et j’ignorais pourquoi Manoo méritait d’être détruit, mais je pouvais le deviner. Si le dieu mamood ressemblait tant soit peu à ses disciples, il méritait de mourir. Mais Manoo n’allait pas abandonner, je le savais que plus que jamais. Il me suivrait partout où j’irais. Cela signifiait que je devais être préparée.

Et à ce moment-là, j’en étais bien loin. Je pouvais à peine manger sans être malade, monter un escalier ou marcher sur une surface complètement plate sans trébucher, et je ne pouvais pas encore maîtriser mon pouvoir. Alors comment pourrais-je vaincre un dieu qui semait la terreur parmi des héros beaucoup plus appréhensifs que moi ? Je ne pouvais pas prendre Manoo à la légère, pas plus que ses disciples.

J’eus soudain besoin d’un peu d’air frais. La chambre étouffante avec ses nuages de poussière en suspension m’oppressait, et je ne pouvais plus le supporter. J’en avais assez des espaces renfermés, et l’idée d’une agréable promenade dans les jardins de Ranen me réjouit. Je sautai du lit et me précipitai hors de la maison où tout était calme et endormi.

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